C’est la quatrième fois que j’expérimente la solitaire et douloureuse transhumance de l’Exode.
Pour les trois précédentes, force est de l’avouer, on ne m’a pas laissé le choix. Mais celle-ci… Celle-ci j’aurais pu l’éviter. Aisément. Il m’aurait suffit de dire : ‘Non’. Ou bien : ‘C’est gentil d’avoir pensé à moi, je vous remercie, mais je dois accompagner un arbre à son cours de cithare’. Quelque chose dans le genre. Je suis certaine qu’ils auraient compris.
Après tout, je suis une Sydh. J’ai mieux à faire que partir arpenter les vestiges d’un monde à l’agonie.
Pourtant, je suis bien là. Je ne comprends toujours pas ce qui m’a poussée à accepter cet Exode. Peut-être m’attendais-je à ce que, cette fois, forte des trois précédentes, ce soit plus aisé. Peut-être n’était-ce que la fuite en avant d’une éternelle assoiffée de liberté, devant la crainte de trop de lendemains identiques à leurs veilles. Ou peut-être espérais-je discerner enfin une trame conductrice au milieu de l’infini instable des univers possibles.
Ben voyons. On peut toujours rêver.
Tous ceux qui ont traversé l’épreuve de l’Exode, et qui y ont survécu, en ont émergé à jamais différents. Souvent presque morts. Parfois, pour certains, à la limite de la folie. Pourtant, je ne connais personne qui puisse affirmer sans mentir que ce n’est qu’une éprouvante mascarade de laquelle on ne retire rien.
Parce qu’après coup, une fois revenus dans le berceau douillet de nos fûts séculaires, on se souvient avec une joie intense de cette expérience incomparable. On réalise la richesse de cet enseignement, complétant et aiguisant notre propre sagesse. On s’enivre au souvenir extatique d’avoir arpenté d’autres cieux et d’être revenu pour conter leur fragrance étrangère, grandis dans l’atroce douleur de l’abandon et du déracinement…
Mais ce bonheur sublime, évidemment, ne vient que bien après. Sur l’instant, je vous garantis qu’on passe énormément de temps à regretter d’avoir jamais vu le jour, et à maudire l’univers tout entier.
Pour ma part, échevelée, hâve, et aussi sale qu’un ettin miteux, je suis encore en train d’hésiter sur les termes exacts à employer pour formuler ma malédiction personnelle, quand les deux massifs Archons me laissent choir en tas informe aux pieds d’Aegir, Général de Brigade de la Forteresse Glacée de Morheim.
— ‘Ashakiel’, prononce-t-il d’un ton neutre, m’interrompant juste après infâme et juste avant pourriture. ‘C’est donc vrai.’
Je relève furtivement les yeux vers lui, jaugeant la situation. Les Archons ont reculé de deux pas, me laissant seule. Et Aegir me toise froidement du haut de son siège, l’air mal réveillé et de mauvaise humeur. Aie… Ça s’annonce donc mal.
Je rajoute mentalement plusieurs adjectifs à ma longue liste d’invectives, tout en me relevant. Une des choses que je craignais le plus est en train de se produire. Grâce à la mémoire résiduelle de mon hôte, j’ai su tout de suite qui est cet homme. Et il connait son nom, puisqu’il vient de le dire. Il est donc fort probable qu’Aegir et Ashakiel se soient connus avant la mort de cette dernière. M’reb th’sa… C’était à prévoir dans un monde où n’importe quel péon peut devenir immortel.
‘Si seulement j’avais su ça avant de sortir de stase’, maugrée-je intérieurement. Je n’aurais pas perdu mon temps à attendre que les générations passent pour que mon hôte sombre dans l’oubli, dans l’espoir de m’épargner d’épineuses confrontations.
Et oui, soyez logiques. Si on se relève de suite après s’être incarné, et qu’on croise par hasard la femme, le fils ou la grand-tante par alliance de l’hôte dont on a récupéré la dépouille… On lui dit quoi, hein ? ‘Toutes mes condoléances’ ? Très discret comme infiltration.
Je m’autorise un bref soupir agacé. Allons. Inutile de me perdre en réflexions maussades. Ils se connaissent, soit. A moi d’en tenir compte. Si je ne prends pas de risques inutiles, tout se passera bien.
— ‘Commandant’, éructe-je une fois debout, en claquant vaguement des talons.
Voilà, parfait ça, ‘Commandant’. C’est bien, ‘Commandant’, ça sonne sobre, très bon choix. J’aurais juste aimé que ma voix ne couine pas comme un aukwi qu’on plume vif en le prononçant. Mais bon, on ne peut pas tout avoir.
— ‘Vous avez l’air… en forme’, énonce-t-il, dubitatif, après m’avoir longuement examinée.
— ‘Je le serais beaucoup plus si vos deux soudards s’étaient abstenus de faire du zèle’, ne puis-je m’empêcher de répondre, sarcastique.
Un mince sourire déforme brièvement les lèvres du Commandant. La mémoire résiduelle de mon hôte, fouillée à la hâte, vient encore de me rendre un fier service en m’informant qu’Aegir a toujours apprécié l’humour caustique d’Ashakiel, à défaut de l’apprécier elle. ‘Très bon début’, pense-je, soulagée. ‘Si je continue comme ça, l’illusion sera parfaite.’
— ‘J’avais donné l’ordre qu’on vous amène jusqu’à moi, mais il est vrai que je n’avais pas précisé dans quel état… Mille excuses pour ce regrettable oubli’, ronronne-t-il placidement, l’air très satisfait de lui.
Je lui concède cette victoire, me contentant d’un sourire torve pour seule réponse. Il me le rend, carnassier, avant de poursuivre d’un ton nettement plus incisif.
— ‘Cela fera trois semaines demain que vous hantez ma citadelle. Puis-je savoir ce qu’un Exécuteur de l’Ombre est venu faire à Morheim ?’
Je sens mon sourire se figer sur mon visage. Par l’Oeuf et la Coquille… Voilà qui n’était pas prévu. Il en sait des choses, le bougre. Beaucoup de choses. Et ça, c’est très mauvais pour moi.
Je fais mine d’épousseter soigneusement mes manches pour me laisser le temps de réfléchir. J’aurais du prévoir ce genre de désagrément. C’est l’inconvénient d’avoir du m’incarner dans un cadavre. La mémoire résiduelle de mon hôte est, la plupart du temps, une aide vraiment précieuse. Mais elle demeure, justement, résiduelle… Mon accès aux connaissances d’Ashakiel n’est que partiel, des pans entiers de ses souvenirs ayant été détruits lors de sa mort.
Pour être claire, je n’ai foutrement aucune idée de ce dont Aegir parle.
Et il continue de me fixer, les sourcils légèrement haussés, attendant une réponse. M’reb th’sa… Je ne peux pas courir le risque de lui mentir, de prétendre comprendre ce qu’il raconte. Pas avec mes connaissances encore trop limitées de ce monde et de sa façon de fonctionner. Au moindre faux pas, il me coincera sans peine. Ne me reste donc que la solution impensable. Celle que, normalement, on n’emploie jamais.
La vérité.
Enfin, une version de la vérité soigneusement sélectionnée, capable de servir mes buts. Faut pas pousser non plus. Même en Exode, je reste une Sydh.
— ‘Sauf votre respect, Commandant… De quoi parlez-vous ?’, roucoule-je doucement en prenant une mine gênée.
Je l’observe cligner plusieurs fois des yeux, incrédule, dans la maigre lumière. Il desserre les lèvres à trois reprises, comme pour commencer une phrase, mais se ravise à chaque fois sans avoir prononcé un mot.
La quatrième tentative est la bonne.
— ‘Enfin… Mais… Vous vous moquez de moi ?’
Il semble plus surpris qu’outré, comme si l’idée même que je puisse répondre de façon affirmative est tout bonnement inconcevable. Si je n’étais pas dans une position aussi précaire, je m’amuserais follement de la situation. Au lieu de ça, je me concentre sur le rôle de l’amnésique égarée.
— ‘Je regrette beaucoup, Commandant, mais je n’ai aucune idée de ce dont vous parlez. Ma mémoire…’
Je complète ma phrase laissée en suspens d’un haussement d’épaule fataliste. Il me dévisage, les yeux exorbités, pendant que je baisse le regard vers le sol, feignant derechef la gêne. Si tout va bien, ça suffira à le convaincre. Sinon… Il sera toujours temps d’improviser.
— ‘Voilà qui est étonnant… et fâcheux… très fâcheux…’, commente-t-il au bout d’un moment, d’une voix lointaine.
Je l’observe au travers de mes cils baissés. Il semble pensif, et un peu triste, aussi. Brusquement, je réalise ce que l’évocation d’un Daeva privé de sa mémoire peut éveiller chez ses pairs. La sincère compassion d’Aegir réveille ma conscience muselée. Comprenez-moi bien… Je n’aime pas particulièrement feindre et mentir. Ce sont des moyens peu honorables que j’évite d’employer quand je le peux. Mais là, je n’ai pas le choix.
Il finit par exhaler un soupir las.
— ‘Vous vous rappelez au moins qui vous êtes’, constate-t-il doucement.
— ‘Je me souviens de tout ce qui est… basique, Commandant. Mon nom. Ceux des citadelles. Les Abysses. Manger, boire, dormir, parler. Tenir correctement mon arc. Et parfois même, les jours fastes, je me rappelle mes bonnes manières’, réponds-je avec un semblant d’humour. ‘Mais dès que j’essaie de me souvenir de choses plus personnelles… Tout devient très flou.’
Je me dis soudain qu’il est impossible que cet homme se laisse prendre à un piège aussi grossier, qu’il est trop intelligent pour se laisser convaincre par ma piètre comédie. Mais, à ma grande surprise, il acquiesce d’un air distrait à mes paroles sans queue ni tête, manifestement plongé dans ses réflexions. Le silence s’éternise un long moment, si dense que j’entends les deux Archons respirer derrière moi. Aegir finit par le rompre d’une voix très douce.
— ‘Pourquoi être venue à Morheim ?’
Je hausse de nouveau les épaules, poursuivant sans faillir ma mascarade.
— ‘Il me fallait des réponses, et il fallait bien que je commence à les chercher quelque part. Je n’ai rien trouvé ici… Je partais pour Pandaemonium lorsque vos gardes m’ont interceptée.’
Il fronce soudain les sourcils, et se met à frotter son menton d’une main absente, crispée. Quelque chose dans ce que j’ai dit l’a mis mal à l’aise. Je prends mentalement note de l’information. Ça pourra toujours servir, plus tard.
— ‘Pandaemonium… Ce n’est pas une bonne idée, Ashakiel. Vraiment pas. Vous devriez plutôt rester ici, pour l’instant’, affirme-t-il, tendu, d’un ton sans réplique.
Je ne m’y trompe pas. Ce qu’il présente comme une suggestion courtoise est en réalité un ordre sans appel. Je retiens à grand-peine un demi-sourire carnassier, préférant arborer un visage ferme et digne.
— ‘Je ne peux pas continuer à errer sans but dans Morheim, Commandant. Ma bourse se vide et ce n’est pas chercher des réponses qui la remplira. Compter sur la charité de vos citoyens n’est pas une option envisageable.’
A cet instant, je suis très fière de la mine ‘tasse-de-thé-cul-serré’ que j’ai réussi à adopter. Quel n’est donc pas mon étonnement quand Aegir relève brusquement la tête et se met à rire à gorge déployée.
J’écarquille des prunelles incrédules en conservant mon maintien guindé. ‘Mais qu’est-ce qui lui prend ?’, m’interroge-je, intérieurement perplexe. ‘Aurais-je loupé quelque chose ?…’
Je l’observe, raide comme la justice, à la limite de me vexer, pendant de longues minutes. Jusqu’à ce qu’il ait calmé tant bien que mal son accès d’hilarité, et essuyé furtivement les larmes de rire emperlant ses yeux sombres. Redevenu lui-même, il m’adresse courtoisement un geste d’excuse.
— ‘Pardonnez-moi… Si j’avais douté un instant de la véracité de votre amnésie, voilà qui m’aurait convaincu sans peine…’
J’arque un sourcil interrogatif, sans rien dire. Il y répond d’un sourire chaleureux.
— ‘L’Ashakiel que j’ai connue n’aurait jamais énoncé pareil embarras devant un tiers. Votre aveu m’a… pris au dépourvu’, m’explique-t-il. ‘Pardonnez-moi, s’il vous plait.’
Je lui adresse un sourire crispé, bien décidée à ne pas le laisser m’embobiner si facilement.
— ‘Celle qui se tient ici aujourd’hui ne peut pas se permettre de continuer à baguenauder oisivement sur la province dont vous êtes responsable, Commandant’, reprends-je du même air pincé.
Il hoche la tête, puis croise les doigts sous son menton. Je réalise que depuis quelques minutes, ce n’est plus l’officier aux manières rudes et martiales qui se tient devant moi, mais l’homme, sensible, perméable, faillible.
— ‘Sur ce point, vous avez raison. Mais c’est un problème auquel je peux aisément remédier.’
Inspirant profondément, il reprend sans préambule son masque de Commandant habitué à être obéi. Et le ton incisif qui va avec.
— ‘Avant d’être portée disparue dans l’Archipel de Siel, vous étiez renommée en tant que Rôdeuse. Or, comme vous le soulignez, j’ai justement une province à protéger. Une vaste province, souvent troublée par des incursions élyséennes… et je manque de bras solides pour y maintenir la sécurité.’
Ses traits restent figés, mais son ton se fait plus doux en concluant sa pensée.
— ‘Patrouillez pour Morheim, Ashakiel. Je vous allouerai la même solde qu’à mes Archons. Ce n’est pas grand-chose mais vous pourrez survivre. Au moins le temps que je contacte quelques personnes de confiance. Des personnes qui pourront peut-être vous apporter des réponses.’
Je sens mon cœur faire un grand bond dans ma poitrine. Par les Quatre, je n’en espérais pas tant ! A-t-il conscience qu’il m’offre sur un plateau le moyen idéal de m’infiltrer ? De farfouiller partout sans attirer l’attention ? Evidemment que non… Mais je n’ai pas besoin de feindre le long soupir ravi qui m’échappe, non plus que le large sourire qui s’ensuit.
— ‘J’en serais honorée, Commandant.’, salue-je, trop consciente de mon regard brillant de satisfaction mal dissimulée.
— ‘Bien. Dans ce cas, nous avons une entente. Voyez avec Demirin pour votre affectation. Vous pouvez aller, Soldat.’
Je claque de nouveau des talons, cette fois avec un réel enthousiasme. Si j’avais su que ça serait si simple, je serais venue le voir plus tôt, et de mon propre gré. Je chantonne mentalement une petite ode à ma victoire inattendue, lorsque les rouages bien huilés de mon esprit m’alertent soudain sur un paramètre que j’ai négligé de prendre en compte. Un paramètre important.
L’image rémanente d’une silhouette hiératique inonde brusquement ma mémoire. Cette prise de conscience met brutalement fin à ma joie puérile. Je réalise que je suis coincée à Morheim pour un temps indéterminable. Coincée dans une ville que je désire, de toutes mes forces, fuir à tout prix. Parce que rester ici signifie courir le risque de recroiser l’inconnu rencontré à l’épicerie.
Je me sens devenir aussi pâle que la mort.
— ‘Et bien, je vous ai pourtant dit d’aller ! Qu’y a-t-il, Ashakiel ?’, me morigène soudain un Aegir agacé.
Je m’aperçois que je suis restée figée comme un piquet en plein milieu de la salle d’audience. M’reb th’sa… Moi qui déteste par-dessus tout être prise au dépourvu… Ce n’est décidément pas mon jour.
Mais quitte à jouer les écervelées, autant boire le calice jusqu’à la lie.
— ‘Commandant…’, commence-je, hésitante. ‘J’ai… croisé un asmodien, il y a peu. A l’épicerie. Ses traits… m’évoquent quelque chose. Mais je ne saurais dire quoi.’
Je n’ai pas non plus à feindre d’être perdue et mal à l’aise. Le souvenir gênant des prunelles écarlates plantées dans les miennes reste vivace dans mon esprit.
— ‘Un asmodien ? C’est plutôt vague comme description, Soldat’, se moque gentiment Aegir.
Je blêmis un peu plus sous le reproche informulé, le sachant justifié. Puis j’essaie de garder mon calme tout en rassemblant les lambeaux épars de mes propres souvenirs.
— ‘Pâle de teint et de cheveux, portant cuir et… bâton, je crois. Les yeux rouge sang. Le genre… déterminé. Pas commode.’
Je ne parviens pas à en dire plus. Rien qu’évoquer son image me colle l’envie dévorante de creuser un grand trou et de sauter dedans. Stupidement, j’entretiens l’espoir qu’Aegir me fiche à la porte en m’affirmant que ça ne lui dit rien et que je peux aller me faire pendre ailleurs.
C’est le cœur pétrifié d’effroi que j’entends le couperet s’abattre.
— ‘Ah ! Oui, je vois parfaitement. Utarius. Réputé pour sa ténacité, et très estimé pour ses compétences martiales. Patrouilleur irréprochable. Il est affecté à Salintus, ce me semble. Mais je suis surpris qu’il vous soit familier.’
Au bord de la panique, j’observe Aegir me considérer d’un air perplexe. Incapable de réfléchir, je lui lance la première chose qui me passe par la tête.
— ‘Sans doute une fausse impression de ma part’, balbutie-je, désespérée.
Sensible à ma détresse, il tente de me réconforter en affectant le ton ferme et doux qu’on emploie avec les très jeunes enfants.
— ‘Peut-être. Peut-être pas… Aucune piste n’est à négliger dans votre situation.’
Je l’écoute m’achever soigneusement dans l’intention louable de m’apporter son aide.
— ‘Je verrai s’il est possible de vous affecter ensemble, histoire de stimuler votre mémoire. Et maintenant, rompez, Ashakiel. Des affaires urgentes m’attendent’, me congédie-t-il.
Je me sens m’incliner, très raide, comme dans un rêve, et sortir sans plus rien percevoir du monde qui m’entoure. Mon esprit s’est détaché de ma chair, glacé d’un tel désespoir que je tremble de tous mes os derrière mes traits impassibles.
Affectés ensemble. Ah ah ah, la bonne blague. Parfois, le destin fait décidément preuve d’un sens de l’humour très approximatif. Mais le profond mépris que j’éprouve pour ma propre faiblesse m’empêche de savourer pleinement l’ironie de la situation.
Je tâche, tant bien que mal, de m’accrocher à la certitude que personne ne peut affirmer sans mentir que les épreuves qui jalonnent tout Exode ne sont qu’une mascarade vide de sens. Ma volonté d’ordinaire inflexible s’efface bien vite devant l’écho terrifiant des paroles d’Aegir.
‘Affectés ensemble…’
Si les Dieux possèdent un tant soit peu de pitié, ils ne m’infligeront pas souffrance aussi cruelle.