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Suddenly I see !

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Vous savez quoi ? Je suis de bonne humeur. Pourquoi ? Parce qu’après une alvéolite à me taper la tête contre les murs, ma mâchoire me fiche enfin la paix. Je n’ai (presque) plus besoin de valser continuellement avec les antalgiques. Et j’ai même réussi à ingurgiter sans complications autre chose que mon habituel bouillon de poireaux. La vie est belle. Aujourd’hui, rien – et je dis bien rien – ne peut entamer mon moral euphorique. <3

Même pas les trois élyséens lvl 30+ qui trainent non loin de la forteresse de Morheim (autrement dit, dans une zone lvl 20 où ils n’ont rien à faire). Ceci étant, pas question de les laisser embêter nos bas lvl, n’est-ce pas ? Et ce même s’il commence à se faire un peu tard. Lunndrill et Shenesh viennent de partir, mais Utarius (mon héros <3), toujours fidèle au poste, m’accompagne volontiers nettoyer la zone. Et en chemin, quelle n’est pas notre joie de croiser Alarion, un vieil ami Assassin qui se prépare depuis quelques temps à rejoindre l’ATR.

Du coup, pas question de le laisser tout seul, on l’embarque avec nous pour notre patrouille habituelle. Sauf qu’en chemin – sans l’avoir particulièrement voulu – on tombe sur la faille des Hauts de Salintus… Alarion nous informe lors qu’il a justement deux ou trois quêtes d’espionnage à boucler à Eltnen… L’occasion est trop belle. Plus on est de fous, plus on rit : Aujourd’hui ce sera un rift en trio !

Nous partageons nos consommables avec Alarion et passons la faille, puis filons poser notre kisk aussitôt le pied posé en Elysea. Une fois la corvée expédiée, plus qu’à entamer le programme des réjouissances. On commence avec un génocide de caryatides dans les règles de l’art, puis on part en direction du premier Elim à qui il doit causer. Au passage, brève rencontre avec Fagir (Spiritualiste 25) (Navrée, tu étais sur notre route :/). Viennent ensuite ces fichues toiles d’araignées qui m’obligent à ranger mon bel arc pour dégainer mes lames toutes nazes… Et juste après elle, nous sommes reçus par un comité d’accueil musclé : Blaize (Assassin 22), Soucra (Rôdeur 50), Fouf (Sorcier 44) et Mangetout (Aède 29). Pour une fois qu’on nous accueille avec les honneurs, pas question de reculer : on fonce. Blaize est rapidement expédié ad patres, ma flèche de sommeil – par je ne sais quel miracle… – réussit à endormir Fouf pendant qu’on s’occupe de faire connaissance avec Soucra. Malheureusement (ou pas ^^’), un Rôdeur 50 ça ne s’abat pas en 12 secondes… Fouf se réveille avant qu’on en ait terminé avec Soucra, et à eux deux ils nous renvoient fort aimablement au kisk. Bien joué ! <3

Après cette rencontre, nous décidons de laisser la causette avec l’Elim de côté pour l’instant. En plus, on a tout plein de vieilles connaissances à présenter à Alarion… On aurait quand même tort de s’en priver ! Direction la zone léphariste où l’on espère bien croiser certains de nos plus anciens adversaires. En route, on s’offre une première présentation à Poyor (Clerc 38) et Vityea (Assassine 33). Ce sont deux bonnes copines maintenant, on ne pouvait quand même pas passer sans les saluer !

Arrivés en bas, nous tombons quasi-aussitôt sur Nolarios (Assassin 40). Mais il est si timide qu’il préfère se réfugier dans les ombres et nous laisser passer… Pfff.

Ceci dit, cela ne lui aura pas servi à grand-chose puisqu’après avoir bouclé notre tour de la zone – et n’y avoir croisé personne – nous lui retombons dessus en revenant vers l’entrée. Cette fois, pas question de repartir sans lui avoir dit bonjour. Nous, on est polis. Namého.

On repasse faire un coucou rapide à Vityea en remontant, puis c’est sur Ephaistione (Spiritualiste 37) qu’on tombe dans les Montagnes de Kuriullu. Lui, je sais pas pourquoi, mais je l’aime bien. Peut-être un rapport avec sa Légion…  Bref ! Poursuivant notre route, nous avons la joie de croiser Tipol (Aède 30) dans l’Habitat des Drakes. Conformément à notre décision d’hier (CF ‘Au beurre ou ordinaire ?‘), elle ne recevra de notre part que des emotes. Nous n’avons qu’une parole. :)

En revanche, Antharus (Aède 38) ne bénéficie pas de l’immunité provisoire de sa consoeur. Nous le saluons donc à la manière asmodienne : en l’envoyant rejoindre son obélisque.

Ça n’a rien à voir du tout, mais ma playlist décide à cet instant précis de m’envoyer dans les oreilles un morceau particulièrement entraînant : Suddenly I see !, de KT Tunstall. Et il s’avère qu’il correspond mieux que bien à mon état d’esprit des plus joyeux… Je me demande si j’arriverais à le chanter en élyséen, tiens ? ^^

Her face is a map of the world, is a map of the world…

Passant par la Source mystique d’Agairon, nous y dénichons Stbogoss (Aède 35) et Taylla (Clerc 40). S’en en ensuivi une rencontre magnifique où nous avons peiné à remporter la victoire… Sincèrement, mille mercis à vous deux pour ce très beau combat !

You can see she’s a beautiful girl, she’s a beautiful girl…

Un bref détour par la Caldeira de Geroch nous permet de présenter notre vieille amie Whitney (Assassine 36) à Alarion.

And everything around her is a silver pool of light…

Puis, revenus à la lisière du Village d’Agairon…

The people who surround her feel the benefit of it… It makes you calm…

Onirique et sublime vision d’un autre monde…

She holds you captivated in her palm…

Arahir (Templier 34).

Suddenly I see ! This is what I wanna be…

Le genre d’avatar qui file illico le regret de ne pas manier assez bien l’élyséen pour réussir à lui filer rencard dans un coin sombre et isolé…

Suddenly I see ! Why the hell it means so much to me ?…

… Ben quoi ? Eh ! Me regardez pas comme ça, oh ! Je reste une femme ! Je suis sensible au charme masculin ! <3

Mais faute de pouvoir communiquer (… le premier qui fait une réflexion salace… j’le savate…) efficacement avec des mots, il ne me restait que mes flèches, que je n’ai pas économisées. Arahir a bien tenté de se réfugier auprès des gardes, décrochant Utarius et Alarion. Mais ce bel Elyséen, je ne l’aurais lâché pour rien au monde… Frustrée de ne pouvoir l’exprimer autrement, je l’ai donc achevé presque aux pieds de ses PNJs.

Il n’avait qu’à moins bien réussir sa création de perso. C’tout.

KT Tunstall chante toujours gaiement à mon oreille, pendant qu’on passe saluer Pepitoman (Spiritualiste 32), puis que Fauchese (Assassine 33) et Firestarter (Gladiatrice 34) nous tombent sur le râble à bras raccourcis près de la Source mystique d’Anathe. Très beau combat que nous aurions peut-être pu gagner si un freeze général de 5 bonnes secondes puis un joli roll-back ne nous avaient pas sérieusement désavantagés. Ceci dit, deux adversaires de valeur de qui nous nous méfierons à l’avenir. ;)

Mais il faudra plus qu’un retour au kisk pour abattre mon moral d’acier, les filles. Bon pied bon oeil, nous nous remettons en route vers le village d’Agairon. Nous avons bien compris que ce soir, c’est là-bas que se concentrent les réjouissances. Et nous ne sommes pas déçus… Dès notre arrivée, nous retrouvons Pepitoman et Arahir (*bave*), cette fois lourdement escortés par Lillyonore (Rôdeuse 50), Astarothe (Spiritualiste 42) et Aone (Assassin 35). Seul Pepitoman expire sous nos coups avant que Lillyonore, faisant de véritables ravages, nous ré-expédie pronto au kisk. C’est pas encore cette fois que je vais réussir à draguer mon Templier moi…

Je l’ai déjà dit dans une précédente chronique : être morte comporte un certain nombre de désagréments. Dont celui, majeur, de ne pas pouvoir répondre quand on me parle… Aone, je me permets donc de te répondre ici :

Woa, elle a donc si mauvaise réputation que ça, ma classe ? Moi je la joue parce que je l’aime bien… Je ne me pose pas d’autre question. :p Quant à savoir si c’est bien la plus avantagée… En es-tu certain ? Les Spiritualistes sont hués à cause de leurs fears, les Sorciers à cause de leur DP, les Assassins à cause de leur stun-lock… Chaque classe a ses avantages et ses inconvénients, je dirais. ;)

Je suis désolée de te décevoir mais je ne connais ni Faast, ni Falinor, ni Ayuko. ^^’ Je t’encourage donc à leur transmettre ton message directement.

Merci, à toi aussi ! <3

Après ce bref intermède social – malheureusement à sens unique ! – nous reprenons notre ronde interrompue.

I feel like walking the world, like walking the world…

Alarion fait brièvement connaissance avec le sens de l’humour très approximatif des patrouilleurs élyséens… qui le renvoient au kisk manu militari. Sont d’un sérieux, ces patrouilleurs, franchement !

You can hear she’s a beautiful girl, she’s a beautiful girl…

C’est peu après son retour que nous avons la joie de recroiser Pepitoman et Aone. Ils auraient pu fuir, ils ne l’ont pas fait. Rien que pour ça, je m’incline bas. ;)

She fills up every corner like she’s born in black and white…

De retour à la lisière du village d’Agairon, nous dénichons Herakys (Rôdeuse 42). Après un bref cache-cache avec ses gardes, elle décide de finalement chercher l’affrontement. Pas de problèmes, on est là pour ça. <3 Et c’est alors…

Makes you feel warmer when you’re trying to remember… what you heard…

Magnifique et sauvage portrait d’un autre temps…

She likes to leave you hanging on her word…

Qu’Arahir revient à la charge, cette fois accompagné de Satie (Sorcière 48). Elle aussi possède un sens de l’humour très approximatif qu’elle exerce d’abord sur moi, puis sur Alarion. Utarius, réchappé de justesse, tente la tactique de la locomotive, espérant entraîner nos deux protagonistes dans son sillage histoire que l’on puisse claquer un auto-rez… Peine perdue, en plus d’être beau comme un coeur, Arahir n’est pas idiot : il reste veiller nos dépouilles pendant que Satie poursuit Utarius.

Suddenly I see ! This is what I wanna be… Suddenly I see !

Il était très tentant de claquer quand même l’auto-rez et une potion derrière… Mais l’arrivée de renforts nous en a dissuadés. Ce n’est décidément pas aujourd’hui que je pourrai faire usage de mon charme.

Why the hell it means so much to me ?…

Utarius part se jeter dans les gardes, histoire de nous retrouver au kisk, Alarion et moi. Puis nous reprenons la route, plus en forme que jamais, vers la zone léphariste. Poyor et Vityea reçoivent de nouveaux nos salutations en haut, et Nolarios n’y échappe pas non plus en bas. Pfff… C’est vide ici ce soir. On remonte – roulant derechef sur Poyor et Vityea – destinés une fois de plus à repartir vers le Village d’Agairon.

Mais il était dit que nous n’aurions pas besoin de l’atteindre. Au hasard de l’un des ponts qui parsèment la région, nous tombons nez-à-nez avec Aone, Pepitoman et Arahir, cette fois accompagnés par Dadalexa (Sorcière 38). A eux quatre, ils auraient pu l’emporter… Mais ils ont commis une erreur. Ils ont hésité à attaquer quelques secondes de trop. Et ils sont passés à l’offensive séparément.

A mon tour de profiter éhontément du fait qu’ils bouffent le pavé pour y aller de mon petit couplet joyeux… et de mon célèbre ‘Je vous aime <3‘.

Nous retrouvons un peu plus loin Herakys, cette fois escortée par Lylyade (Templière 42). Malgré la patrouille juste à côté, elles ont  le fair-play de nous affronter sans jouer à cache-cache avec leurs PNJs… au moins au début. Une fois Herakys renvoyée à l’obélisque, Lylyade reste bien un peu s’amuser avec nous, jusqu’à ce qu’il devienne évident qu’elle ne va pas tarder à y passer itou. Elle file alors se réfugier dans ses gardes. Pas grave Lylyade, nous on sait bien qu’on t’aurait vaincue si tu étais restée !

Du coup, on repart pour la Source mystique d’Agairon – devenue étrangement déserte en dehors de la présence de Belenfant (Sorcière 31). Si déserte qu’on refait un crochet par la Caldeira de Geroch saluer derechef Whitney, puis par le Col de Kuriullu où nous retrouvons notre vieille copine Wooby (Clerc 39).

Et c’est en revenant vers le village d’Agairon que nous tombons sur une autre vieille copine : Laravissante (Clerc 34), occupée à affronter en duel… Firestarter ! Bon, ce n’est pas très courtois de notre part, mais nous ajoutons notre grain de sel à leur joute amicale. Résultat : ATR 1 / Laravissante 0. Nous sommes occupés avec Firestarter lorsque notre Clerc préférée claque traîtreusement son auto-rez dans notre dos… Et le temps que je m’en rende compte, l’avantage a largement basculé de leur côté. C’est un superbe renvoi au kisk pour nous, après un combat mémorable… Très bien joué de leur part !

Mais nous n’en resterons pas là… Il y a quelqu’un que nous voulons présenter à Alarion avant de repartir en Asmodae. Quelqu’un que nous savons pouvoir croiser dans la zone léphariste… même si elle n’était pas là lors de nos deux précédentes rondes. Ni une, ni deux, nous taillons la route. Poyor et Vityae n’échappent pas à un round supplémentaire, pas plus que Nolarios. Et nous ratissons soigneusement la zone à la recherche d’une silhouette familière… Devinerez-vous de qui je parle ? ;)

And she’s taller than most… And she’s looking at me… I can see her eyes looking from a page in a magazine…

Spostkii (Spiritualiste 47), bien sûr ! Et elle est là, fidèle au rendez-vous, pour des présentations musclées !

Oh she makes me feel like I could be a tower… A big strong tower yeah…

Nous ne nous attardons toutefois pas, car le temps nous est compté : nous ne pourrons plus rester très longtemps. Une énorme aigue-marine croise notre chemin, qu’Utarius s’empresse d’extraire, plus par curiosité que par nécessité. C’est qu’on n’en a pas encore vus chez nous, des trucs comme ça !

She got the power to be, the power to give, the power to see yeah yeah !

Après quoi nous décidons de finir en beauté pour Alarion : par une visite guidée de l’intérieur du Village d’Agairon. Sur notre chemin, nous recroisons Tipol – que je prends cette fois le temps de screener.

She got the power to be, the power to give, the power to see yeah yeah !

Puis nous rallions le village, à l’entrée duquel un généreux comité d’accueil nous a déroulé le tapis rouge : nous retrouvons Lylyade, Herakys, Taylla, Aone, Stbogoss, Arahir (*bave*) et Talshir (Spiritualiste 43).

She got the power to be, the power to give, the power to see yeah yeah yeah !…

Ce qui ne nous empêche pas de foncer comme des brutes faire des grimaces aux gardes…

Suddenly I see ! This is what I wanna be…

… me privant une fois de plus de l’opportunité d’aborder Arahir…

Suddenly I see !

Une autre fois, peut-être…

Why the hell it means so much to me ?…

Sha-sha (Un rift très rempli et dynamique au cours duquel je me suis amusée comme une folle… Du fond du coeur : Merci <3)

Au beurre ou ordinaire ?

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Après une pause PvP plus que bienvenue ce week-end, Utarius (mon héros <3) et moi sommes du même avis : rifter nous manque. Tout plein. Vraiment. Beaucoup. Alors aujourd’hui, c’est très tôt que nous nous mettons à chercher une faille. Et, bien évidemment, c’est toujours quand on en cherche une… qu’il n’y en a pas ! (et toujours quand on n’en cherche pas qu’il y en a une, si vous suivez ma logique <3)

Qu’à cela ne tienne, la fièvre du rift nous tient, nous attendons donc patiemment. Enfin… Patiemment tout en patrouillant dans Morheim, faut quand même pas pousser. Jusqu’à ce qu’enfin, celle du Temple du Feu apparaisse, comblant nos voeux. Il est pourtant très tard – ou très tôt, au choix – mais on l’a trop espérée celle-la… Alors ni une ni deux, on court. Il n’est pas tout à fait l’heure des croissants, mais on va quand même apporter le petit-déj’ à nos vieux amis Elyséens. C’est l’intention qui compte, non ? ;)

Arrivés au Temple de Kyola, l’éternelle question se pose : accueil façon tapis rouge ou façon boule de paille ? Ce fut la boule de paille… Celle qui roule seule dans la pampa. En dehors ce ces fichus NPCs, pas âme qui vive. Pfff.

Pas découragés pour autant, on s’élance à travers Erakus – offrant le thé à Darkanubis (Aède 30) au passage, malgré les deux gardes à nos trousses. Dans l’Habitat des Drakes, c’est au tour de Vityea (Assassine 31) de prendre rapidement son jus d’orange avec nous. Il faut qu’on se dépêche, sinon les croissants vont être froids… Et les croissants froids, c’est quand même moins bon que les croissants chauds. D’autant qu’on n’a pas lésiné, on a pris des croissants au beurre !

Poyor (Clerc 37) – une vieille connaissance maintenant – s’octroie un premier bol de céréales, puis claque un auto-rez histoire de compléter avec une pomme (On ne rit pas, c’est bon pour le cholestérol !). Nous descendons vers la zone léphariste et c’est au tour de notre vieille amie Spostkii (Spiritualiste 47) de profiter du buffet ! Très très TRES beau combat ! On lui laisse un croissant au beurre, tout chaud, parce qu’elle l’a fichtrement bien gagné. <3

On remonte rapidement – Poyor a fini son premier bol de céréales, on passe donc lui en offrir généreusement un second. Puis  on retourne voir Vityea, qui voulait une tranche de brioche pour accompagner son jus d’orange : nous la lui remettons avec plaisir ! C’est au tour de Tipol (Aède 28) de recevoir une tasse de chocolat, avant qu’on ne vire vers la Caldeira de Geroch où l’on croise notre autre vieille connaissance Whitney (Assassine 36). Elle n’a pas pu résister au parfum délicat de mes sablés à la cannelle (… faits maison, s’il vous plait).

Dans le Col de Kuriullu, Wooby (Clerc 38) partage rapidement une moitié de kiwi avec nous. Puis de retour dans l’Habitat des Drakes, Vityea réclame un autre jus d’orange, et Tipol du pain d’épice pour tremper dans son chocolat. Vengeancekill (Spiritualiste 44) se joint alors à la tablée, alléché par l’odeur des croissants. Mais il passe cinq minutes à jouer à ‘cache-cache dans mes NPCs’… On lui laisse un croissant ordinaire parce qu’on n’est pas chiens. Mais bon, on aurait quand même préféré un combat et un croissant au beurre. ;)

Plus loin, nous tombons sur Tilie (Sorcière 28), accompagnée par Vityea – pas contente, et c’est ma faute, j’avais oublié de mettre des glaçons dans son second jus d’orange. :/ Utarius répare mon oubli pendant que je sors le fromage blanc et le muesli pour Tilie. On repasse voir Whitney et on lui laisse un lait-fraise pour faire passer le sablé. Et revient le tour de Wooby pour la seconde moitié du kiwi.

C’est au tour d’Ephaistione (Spiritualiste 37) de passer prendre un croissant au beurre (jolie résistance :) ). Puis à celui de Vityea qui, retrouvée juste après Ephaistione, l’a bien mérité (On lui a quand même roulé un certain nombre de fois dessus… On lui devait bien ça). Tipol gagne lui aussi notre viennoiserie fétiche – retranché à l’abri dans ses PNJs, il en est pourtant sorti en me voyant passer. Je tiens à préciser que si nous t’avions recroisé ensuite, Tipol, rien que pour ce courage que tu as eu de sortir nous affronter à ce moment-là, nous t’aurions laissé en paix. Régale-toi bien, reviens quand tu veux. :)

Une brève pause s’impose alors, histoire que nous aussi puissions nous sustenter un brin… Et c’est reparti dans la joie, avec le sourire, le plateau de douceurs à la main !

Poyor, pas rassasiée, réclame un troisième bol de céréales. Puis claque un auto-rez pour l’accompagner d’un demi-pamplemousse… Mais où est-ce qu’elle met tout ça ? Oo… Utarius ne va pas tarder à devoir filer, mais il reste quelques victuailles dans notre besace. Assez pour faire un saut dans la zone léphariste vérifier qu’on n’a pas oublié d’affamé(e)s.

On tourne un bon moment, personne… Il semble que tout le monde ait été servi… Ou pas ! Spostkii et Poyor nous tombent soudain sur le râble à bras raccourcis ! Nous avons bien essayé de sauver le plateau (et nos peaux, accessoirement :p) mais rien à faire… C’est un premier très beau renvoi au kisk. Bien joué à vous deux ! <3

Mais comme on vous aime bien, on ne va pas en rester là. Deux croissants au beurre ont échappé au massacre… Et vous les méritez largement. Il est de notre devoir de revenir vous les donner ! Ni une ni deux, armés de notre plateau fétiche, nous redescendons vers la zone léphariste. Notre traque est rapidement couronnée de succès, Spostkii et Poyor reçoivent chacune leur croissant au terme d’un très bel affrontement. Tout est bien qui finit bien !…

… ou presque ! En remontant pour rejoindre un endroit calme où /recall (ben oui, nous aussi, on a encore faim !), nous les recroisons juste à côté de leurs PNJs. Poyor a manifestement tellement apprécié le croissant qu’elle en voudrait bien un second… Pour preuve,  je lui explique une première fois que nous n’en avons plus, mais elle claque quand même un auto-rez pour être sûre (mais bon sang, combien t’en as ? Oo). Pendant que je lui fais mes excuses à coups de flèches, Spostkii s’explique avec Utarius. Ses arguments auront d’ailleurs raison de la résistance légendaire de mon héros. M’enfin ça tombe bien : il doit de toute façon partir.

Je réussis à m’éclipser, désormais seule, puis me disant qu’un pareil petit-déj’ ça s’immortalise, je reviens sur mes pas essayer de négocier un screen ou deux. Rien à faire, malgré mon élyséen parfait (vive le traducteur ^^’), elles sont si déçues que je n’aie plus de victuailles qu’elles me renvoient directement au kisk.

Qu’à cela ne tienne, je ne me décourage pas facilement. J’attends un peu, en espérant qu’elles se séparent, et je retourne là où je sais pouvoir croiser Poyor. C’est un pari payant, je la retrouve et elle aussi est seule ! Sourde à mes arguments, elle m’oblige quand même à décocher ma flèche de sommeil. Puis voyant que j’en profite pas pour la déboiter, elle comprend finalement que quand je dis que je n’attaquerai pas, je n’attaquerai pas. Je n’ai qu’une seule parole, Poyor. Merci pour m’avoir laissée prendre mon screen. ;)

En l’ayant pris je comprends mieux pourquoi tu t’empiffres autant, c’est vrai qu’avec une taille pareille tu dois être en pleine croissance. xD (Pas taper, je plaisante. ^^’)

Mais il me manque encore une capture d’écran ! Je VEUX Spostkii. Et je l’aurai. Elle m’arrive dessus par derrière pendant que je termine de screener Poyor, c’est parfait, je ne l’attaque pas et j’essaie de négocier. Avec un peu de chance elle me laissera dix secondes avant de me déboiter…

… ou pas. ^^’ Je prends directement une bonne ligne de DoTs des familles dans les dents. Je fais demi-tour et j’essaie de rompre le combat le temps qu’elle pige que je veux mon screen AVANT de bouffer le sable, mais je n’ai plus de croissants pour l’amadouer et elle ne veut rien savoir. Je sais que je peux essayer de la battre. C’est très loin d’être gagné d’avance, mais je peux essayer.

Sauf que je veux mon screen… Donc, tant pis pour le combat, je masque l’interface et j’essaie de trouver dans l’urgence un angle correct.

Bon, c’est pas terrible-terrible, mais j’ai quand même eu le temps d’en prendre deux avant d’y passer. Na !

Après quoi je suis allée dire bonjour à Plume-Dansante…

… avant de /recall à mon tour, retrouver mon verre de jus de pamplemousse vert, mon yaourt, ma tasse de café et mes sablés à la cannelle. Les croissants, je les offre, je n’en mange pas. C’est pas bon pour ce que j’ai. :p

Et je préfère largement offrir des croissants au beurre plutôt que des ordinaires. ;)

Sha-sha

Jours étranges en Elysea

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(Le rift relaté ici date du 28/04/10. J’ai pas mal hésité avant de publier cette chronique, mais j’ai finalement décidé qu’elle avait aussi sa place dans mes tribulations.)

Un ami du temps de DAoC me répétait souvent : ‘Petit scarabée, n’oublie jamais ton IRL. On est tous obligés d’y reroll un jour ou l’autre.‘ N’empêche que quand on se retrouve coincée à 500 km de son UC bien-aimée pendant une semaine, sous prétexte d’aller se faire ouvrir ‘pour la bonne cause‘, l’IG, ça manque.

Résultat des courses : (presque) aussitôt rentrée, (presque) aussitôt partie en rift. Mon sac de voyage traîne encore sur la table de la salle à manger, même pas défait, et j’ai tellement mal que j’accueillerais une décapitation avec bonheur. Deux bonnes raisons de filer me défouler sur de l’Elyséen. Qu’importe que ce soit l’une des failles les plus ardues qui soit up…

Voire peut-être la plus ardue, en fait, puisque que c’est celle qui apparaît dans le village des Crins-de-Brume et qui mène droit au Quartier Général Kaidan. Du haut de mes 33 lvl, même en duo avec Utarius (mon héros <3), ça va être chaud. Mais même pas peur, et pis même pas mal. Comme Cendrillon s’en va au bal, j’ai décidé que j’irai rifter. Un point c’est tout.

Aion a oublié un détail important lorsqu’il a donné aux Daevas leurs redoutables capacités. Il aurait du s’inspirer de Pen of Chaos et ajouter la compétence ‘détecter les ennemis en bas des escaliers’. Utarius en moi débarquons en Elysea tranquillement. Même pas un petit comité d’accueil. Et y’a même pas de tapis rouge sur les susdits escaliers…

Sont pas chaleureux, les Elyséens…

Les mobs de la zone, en revanche, possèdent un sens de l’accueil particulièrement musclé. Les pierres de rez ont chauffé dur… Mais ça en valait la peine, car à force de zig-zaguer entre les patrouilles et de s’en prendre plein les dents, on réussit à se frayer un chemin vers la sortie. Et on prend même le temps d’accorder une danse à Spycky (Templier 38), Impact (Assassin 40) et Kempaisama (Spiritualiste 36) au passage. Z’avaient qu’à nous accueillir dignement. Namého.

Nous filons quand même rapidement poser notre kisk, parce que même si l’accueil est pas génial, on a quand même envie de s’attarder un peu. <3 Et après une ballade de retour bucolique, arrive enfin le moment d’ouvrir le bal.

Nous croisons Alfheimael (Assassin 47), et d’avance nous nous frottons les mains. Joie de courte durée… Drapé dans les ombres, il ne semble pas avoir envie de nous accorder la première danse. Soit. Allons voir ailleurs si d’autres sont plus enthousiastes.

En surplomb de la zone léphariste, Poyor (Clerc 36) nous offre une valse un peu molle. Pas grave, nous ne nous décourageons pas et descendons à la recherche d’autres partenaires. Mikyla (Clerc 45) n’a pas eu le pied assez sûr pour suivre notre rythme… Mais Divinalady (Sorcière 41) et Fyrielle (Spiritualiste 41) nous entrainent peu après dans un redoutable quadrille. Aller simple vers le kisk. Bien joué à vous deux, on n’avait qu’a s’échauffer avant d’entamer les choses sérieuses. ;)

Changement de plans pour la suite, on va commencer plus calmement. Traçant notre route vers le Désert d’Erakus, nous croisons successivement Dayel (Spiritualiste 39), Valenphylrexian (Spiritualiste 39), Jackfiled (Clerc 33), Trenk (Clerc 36), Binarax (Spiritualiste 26) (Tu étais sur notre route, désolée :/), Drizzete (Aède 34), Whitney (Assassine 35), Eshuziel (Sorcier 30) (Bravo à toi pour avoir réussi ton /recall) et notre vieil ami… Clot (Assassin 38) ! Et au passage, nous retrouvons Alfheimael… qui, de nouveau, préfère se réfugier dans la furtivité. Décidément…

Juste après cette succession de bourrées, l’os de ma mâchoire (à nu, précisons-le) me rappelle gentiment que la douleur n’est pas une information qu’on peut perpétuellement ignorer. Et qu’il va me falloir faire une pause. Galant cavalier, Utarius me dégotte un endroit à l’écart, que je puisse tranquillement aller régler mes comptes avec mes antalgiques. Je ne me suis pas absentée très longtemps… Mais à mon retour, quelle n’est pas mon immense surprise de découvrir ceci :

J’avoue avoir éclaté de rire. Un Assassin 47 qui évite deux fois le combat contre un Aède 34 et une Rôdeuse 33, mais prend la peine de les traquer et attend qu’ils soient afk dans un coin sombre pour les abattre en toute sécurité… Oui, j’ai éclaté de rire. ^^ Ce qui m’a d’ailleurs fait foutrement mal. Chienne de vie. xD

Néanmoins, suite à ça, nous décidons que pendant un moment nous ne chercherons ni la difficulté, ni les affrontements intéressants. Nul besoin d’excuse fallacieuse… L’attitude d’Alfheimael (… que je ne lui reproche pas, soyons clairs. Il a su profiter d’un contexte pour mettre toutes les chances de son côté, c’est le jeu. ;) ) a réveillé mon sens de l’humour très approximatif. Nous quittons nos locs de prédilection, celles ou nous cherchons d’habitude les combats intéressants, pour nous mettre à traquer les cibles isolées, faciles, sans défenses.

Et ça paie, rapidement. Kaslabarak (Gladiateur 34), Flechebranlante (Rôdeur 33), Suhany (Clerc 40), Istanbul (Clerc 39), Poyor… Derechef Istanbul (juste après son auto-rez, sadiques que nous sommes)… Et Suhany une seconde fois aussi. Ils paient les pots qu’Alfheimael a cassés.

Nous aussi pouvons, quand nous le voulons, mettre toutes les chances de notre côté. C’est le jeu. ;)

Toutefois rapidement lassés par ces combats sans sel, nous retournons vers la zone léphariste. Tumer (Spiritualiste 36) nous y accueille, peu de temps avant que nous ne tombions sur Tayri (Gladiatrice 40), Poupetty (Clerc 43) et Ziiada (Rôdeuse 44). Nous valsons un moment avec Tayri avant qu’elle ne succombe, rapidement vengée par Poupetty et Ziiada (qui, cette fois, ne nous a pas snobés. ! <3). L’affrontement était superbe. Ceci l’est un peu moins :

Si seulement tu pouvais nous camper AUSSI quand nous sommes debout, Ziaada. Au lieu de claquer ta stealth et t’éloigner pour /recall. :) (CF ‘Ceux que l’on sème’)

Mais cela n’a pas vraiment d’importance… Nous repartons du bon pied vers d’autres cieux. Astrida (Spiritualiste 35), malchanceuse, croise notre route dans la Caldeira de Geroch. Un peu plus loin, toujours dans la Caldeira, nous croisons un Spiritualiste, dont je n’ai pas noté le nom… Ce n’est pas ma faute s’il n’a pas pris la peine de se présenter avant d’Alt+F4 son client Aion, provoquant ainsi une magnifique déconnexion sauvage.

Lancés malgré tout, nous repérons une autre cible : Mokona (Gladiatrice 50). Au cours de notre bref échange de politesses, il devient rapidement manifeste que nous n’aurons pas le dessus… (et pour cause, vu son lvl ^^’) Utarius tombe en premier, et je ne suis pas loin de le rejoindre à terre quand – peut-être grâce à l’usage de mon redoutable ‘Je vous aime <3′… – Mokona rengaine son arme et m’annonce, posément, qu’elle ‘ne veut pas grey kill‘.

Je ne peux que m’incliner. Mais le geste, si noble qu’il soit, ne suffit pas à racheter ceux d’Alfheimael, d’Eshuziel, de Ziaada…

Désolée Mokona. Mais malgré tout, merci à toi.


Nous poursuivons ce qui ressemble de plus en plus à une expédition punitive. Jackfiled, Missmell (Sorcière 30), Whitney, Eshuziel (bien essayé, la tentative de /recall pour la seconde fois…), Clot, puis Yuzu (Templière 34) expirent sous nos pas. Juste après Yuzu, une Elyséenne d’un niveau respectable nous tombe sur le râble et commence à nous donner la chasse. Je ne me souviens pas de son nom, juste qu’il commence aussi par ‘Yu-’. Ça fleure bon la reco du main de Yuzu, précédemment défouraillée… C’est tellement mignon que nous évitons la rencontre. Nous aussi nous avons eu notre dose de ‘fairplay’ pour ce soir.

Nous reprenons la boucle vers la Source Mystique d’Agairon, et viennent (ou reviennent) Trenk, Alisanne (Rôdeuse 34), Incognitos (Spiritualiste 41)… Puis Fyrielle, qui nous échappe en se réfugiant près de ses gardes… C’est le tour de Resof (Sorcier 37) et de Roxiana (Clerc 44)… Fyrielle (et ses gardes), cette fois appuyée par Ukitsu (Spiritualiste 33), revient à la charge… Mais nous n’avons pas envie de jouer à ‘cache-cache dans les PNJs’ ce soir…

Ce n’est pas pareil que d’habitude. Le coeur n’y est pas, n’y est plus. Le kisk rend soudain l’âme. Nous décidons de rallier la zone léphariste, espérant peut-être croiser de vieilles connaissances avant de rentrer chez nous.

Maxslee (Spiritualiste 46) nous accueille avec les honneurs et nous offre notre aller simple vers l’obélisque. C’est bien comme ça.

Il fallait bien un jour que ça nous arrive à nous aussi, d’être agacés par la lâcheté (justifiable ou non, ce n’est pas le débat) de nos ennemis. Mais je sais désormais que la prochaine fois que ça nous arrivera, nous prendrons le temps de retrouver le moral avant de retourner les poutrer comme il se doit : dans la joie et la bonne humeur.

Rifter, oui. <3

Rager, non. :s

Quant à ceux qui espèrent que leurs /recall ou leur déconnexions sauvages nous décourageront… Et bien ils se fourrent le doigt dans l’oeil. Jusqu’au coude.

Sha-sha

Morheim, etc…

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C’est la quatrième fois que j’expérimente la solitaire et douloureuse transhumance de l’Exode.

Pour les trois précédentes, force est de l’avouer, on ne m’a pas laissé le choix. Mais celle-ci… Celle-ci j’aurais pu l’éviter. Aisément. Il m’aurait suffit de dire : ‘Non’. Ou bien : ‘C’est gentil d’avoir pensé à moi, je vous remercie, mais je dois accompagner un arbre à son cours de cithare’. Quelque chose dans le genre. Je suis certaine qu’ils auraient compris.

Après tout, je suis une Sydh. J’ai mieux à faire que partir arpenter les vestiges d’un monde à l’agonie.

Pourtant, je suis bien là. Je ne comprends toujours pas ce qui m’a poussée à accepter cet Exode. Peut-être m’attendais-je à ce que, cette fois, forte des trois précédentes, ce soit plus aisé. Peut-être n’était-ce que la fuite en avant d’une éternelle assoiffée de liberté, devant la crainte de trop de lendemains identiques à leurs veilles. Ou peut-être espérais-je discerner enfin une trame conductrice au milieu de l’infini instable des univers possibles.

Ben voyons. On peut toujours rêver.

Tous ceux qui ont traversé l’épreuve de l’Exode, et qui y ont survécu, en ont émergé à jamais différents. Souvent presque morts. Parfois, pour certains, à la limite de la folie. Pourtant, je ne connais personne qui puisse affirmer sans mentir que ce n’est qu’une éprouvante mascarade de laquelle on ne retire rien.

Parce qu’après coup, une fois revenus dans le berceau douillet de nos fûts séculaires, on se souvient avec une joie intense de cette expérience incomparable. On réalise la richesse de cet enseignement, complétant et aiguisant notre propre sagesse. On s’enivre au souvenir extatique d’avoir arpenté d’autres cieux et d’être revenu pour conter leur fragrance étrangère, grandis dans l’atroce douleur de l’abandon et du déracinement…

Mais ce bonheur sublime, évidemment, ne vient que bien après. Sur l’instant, je vous garantis qu’on passe énormément de temps à regretter d’avoir jamais vu le jour, et à maudire l’univers tout entier.

Pour ma part, échevelée, hâve, et aussi sale qu’un ettin miteux, je suis encore en train d’hésiter sur les termes exacts à employer pour formuler ma malédiction personnelle, quand les deux massifs Archons me laissent choir en tas informe aux pieds d’Aegir, Général de Brigade de la Forteresse Glacée de Morheim.

— ‘Ashakiel’, prononce-t-il d’un ton neutre, m’interrompant juste après infâme et juste avant pourriture. ‘C’est donc vrai.’

Je relève furtivement les yeux vers lui, jaugeant la situation. Les Archons ont reculé de deux pas, me laissant seule. Et Aegir me toise froidement du haut de son siège, l’air mal réveillé et de mauvaise humeur. Aie… Ça s’annonce donc mal.

Je rajoute mentalement plusieurs adjectifs à ma longue liste d’invectives, tout en me relevant. Une des choses que je craignais le plus est en train de se produire. Grâce à la mémoire résiduelle de mon hôte, j’ai su tout de suite qui est cet homme. Et il connait son nom, puisqu’il vient de le dire. Il est donc fort probable qu’Aegir et Ashakiel se soient connus avant la mort de cette dernière. M’reb th’sa… C’était à prévoir dans un monde où n’importe quel péon peut devenir immortel.

Si seulement j’avais su ça avant de sortir de stase’, maugrée-je intérieurement. Je n’aurais pas perdu mon temps à attendre que les générations passent pour que mon hôte sombre dans l’oubli, dans l’espoir de m’épargner d’épineuses confrontations.

Et oui, soyez logiques. Si on se relève de suite après s’être incarné, et qu’on croise par hasard la femme, le fils ou la grand-tante par alliance de l’hôte dont on a récupéré la dépouille… On lui dit quoi, hein ? Toutes mes condoléances’ ? Très discret comme infiltration.

Je m’autorise un bref soupir agacé. Allons. Inutile de me perdre en réflexions maussades. Ils se connaissent, soit. A moi d’en tenir compte. Si je ne prends pas de risques inutiles, tout se passera bien.

— ‘Commandant’, éructe-je une fois debout, en claquant vaguement des talons.

Voilà, parfait ça, ‘Commandant’. C’est bien, ‘Commandant’, ça sonne sobre, très bon choix. J’aurais juste aimé que ma voix ne couine pas comme un aukwi qu’on plume vif en le prononçant. Mais bon, on ne peut pas tout avoir.

— ‘Vous avez l’air… en forme’, énonce-t-il, dubitatif, après m’avoir longuement examinée.

— ‘Je le serais beaucoup plus si vos deux soudards s’étaient abstenus de faire du zèle’, ne puis-je m’empêcher de répondre, sarcastique.

Un mince sourire déforme brièvement les lèvres du Commandant. La mémoire résiduelle de mon hôte, fouillée à la hâte, vient encore de me rendre un fier service en m’informant qu’Aegir a toujours apprécié l’humour caustique d’Ashakiel, à défaut de l’apprécier elle. Très bon début’, pense-je, soulagée. ‘Si je continue comme ça, l’illusion sera parfaite.’

— ‘J’avais donné l’ordre qu’on vous amène jusqu’à moi, mais il est vrai que je n’avais pas précisé dans quel état… Mille excuses pour ce regrettable oubli’, ronronne-t-il placidement, l’air très satisfait de lui.

Je lui concède cette victoire, me contentant d’un sourire torve pour seule réponse. Il me le rend, carnassier, avant de poursuivre d’un ton nettement plus incisif.

— ‘Cela fera trois semaines demain que vous hantez ma citadelle. Puis-je savoir ce qu’un Exécuteur de l’Ombre est venu faire à Morheim ?’

Je sens mon sourire se figer sur mon visage. Par l’Oeuf et la Coquille… Voilà qui n’était pas prévu. Il en sait des choses, le bougre. Beaucoup de choses. Et ça, c’est très mauvais pour moi.

Je fais mine d’épousseter soigneusement mes manches pour me laisser le temps de réfléchir. J’aurais du prévoir ce genre de désagrément. C’est l’inconvénient d’avoir du m’incarner dans un cadavre. La mémoire résiduelle de mon hôte est, la plupart du temps, une aide vraiment précieuse. Mais elle demeure, justement, résiduelle… Mon accès aux connaissances d’Ashakiel n’est que partiel, des pans entiers de ses souvenirs ayant été détruits lors de sa mort.

Pour être claire, je n’ai foutrement aucune idée de ce dont Aegir parle.

Et il continue de me fixer, les sourcils légèrement haussés, attendant une réponse. M’reb th’sa… Je ne peux pas courir le risque de lui mentir, de prétendre comprendre ce qu’il raconte. Pas avec mes connaissances encore trop limitées de ce monde et de sa façon de fonctionner. Au moindre faux pas, il me coincera sans peine. Ne me reste donc que la solution impensable. Celle que, normalement, on n’emploie jamais.

La vérité.

Enfin, une version de la vérité soigneusement sélectionnée, capable de servir mes buts. Faut pas pousser non plus. Même en Exode, je reste une Sydh.

— ‘Sauf votre respect, Commandant… De quoi parlez-vous ?’, roucoule-je doucement en prenant une mine gênée.

Je l’observe cligner plusieurs fois des yeux, incrédule, dans la maigre lumière. Il desserre les lèvres à trois reprises, comme pour commencer une phrase, mais se ravise à chaque fois sans avoir prononcé un mot.

La quatrième tentative est la bonne.

— ‘Enfin… Mais… Vous vous moquez de moi ?’

Il semble plus surpris qu’outré, comme si l’idée même que je puisse répondre de façon affirmative est tout bonnement inconcevable. Si je n’étais pas dans une position aussi précaire, je m’amuserais follement de la situation. Au lieu de ça, je me concentre sur le rôle de l’amnésique égarée.

— ‘Je regrette beaucoup, Commandant, mais je n’ai aucune idée de ce dont vous parlez. Ma mémoire…’

Je complète ma phrase laissée en suspens d’un haussement d’épaule fataliste. Il me dévisage, les yeux exorbités, pendant que je baisse le regard vers le sol, feignant derechef la gêne. Si tout va bien, ça suffira à le convaincre. Sinon… Il sera toujours temps d’improviser.

— ‘Voilà qui est étonnant… et fâcheux… très fâcheux…’, commente-t-il au bout d’un moment, d’une voix lointaine.

Je l’observe au travers de mes cils baissés. Il semble pensif, et un peu triste, aussi. Brusquement, je réalise ce que l’évocation d’un Daeva privé de sa mémoire peut éveiller chez ses pairs. La sincère compassion d’Aegir réveille ma conscience muselée. Comprenez-moi bien… Je n’aime pas particulièrement feindre et mentir. Ce sont des moyens peu honorables que j’évite d’employer quand je le peux. Mais là, je n’ai pas le choix.

Il finit par exhaler un soupir las.

— ‘Vous vous rappelez au moins qui vous êtes’, constate-t-il doucement.

— ‘Je me souviens de tout ce qui est… basique, Commandant. Mon nom. Ceux des citadelles. Les Abysses. Manger, boire, dormir, parler. Tenir correctement mon arc. Et parfois même, les jours fastes, je me rappelle mes bonnes manières’, réponds-je avec un semblant d’humour. ‘Mais dès que j’essaie de me souvenir de choses plus personnelles… Tout devient très flou.’

Je me dis soudain qu’il est impossible que cet homme se laisse prendre à un piège aussi grossier, qu’il est trop intelligent pour se laisser convaincre par ma piètre comédie. Mais, à ma grande surprise, il acquiesce d’un air distrait à mes paroles sans queue ni tête, manifestement plongé dans ses réflexions. Le silence s’éternise un long moment, si dense que j’entends les deux Archons respirer derrière moi. Aegir finit par le rompre d’une voix très douce.

— ‘Pourquoi être venue à Morheim ?’

Je hausse de nouveau les épaules, poursuivant sans faillir ma mascarade.

— ‘Il me fallait des réponses, et il fallait bien que je commence à les chercher quelque part. Je n’ai rien trouvé ici… Je partais pour Pandaemonium lorsque vos gardes m’ont interceptée.’

Il fronce soudain les sourcils, et se met à frotter son menton d’une main absente, crispée. Quelque chose dans ce que j’ai dit l’a mis mal à l’aise. Je prends mentalement note de l’information. Ça pourra toujours servir, plus tard.

— ‘Pandaemonium… Ce n’est pas une bonne idée, Ashakiel. Vraiment pas. Vous devriez plutôt rester ici, pour l’instant’, affirme-t-il, tendu, d’un ton sans réplique.

Je ne m’y trompe pas. Ce qu’il présente comme une suggestion courtoise est en réalité un ordre sans appel. Je retiens à grand-peine un demi-sourire carnassier, préférant arborer un visage ferme et digne.

— ‘Je ne peux pas continuer à errer sans but dans Morheim, Commandant. Ma bourse se vide et ce n’est pas chercher des réponses qui la remplira. Compter sur la charité de vos citoyens n’est pas une option envisageable.’

A cet instant, je suis très fière de la mine ‘tasse-de-thé-cul-serré’ que j’ai réussi à adopter. Quel n’est donc pas mon étonnement quand Aegir relève brusquement la tête et se met à rire à gorge déployée.

J’écarquille des prunelles incrédules en conservant mon maintien guindé. Mais qu’est-ce qui lui prend ?’, m’interroge-je, intérieurement perplexe. ‘Aurais-je loupé quelque chose ?…’

Je l’observe, raide comme la justice, à la limite de me vexer, pendant de longues minutes. Jusqu’à ce qu’il ait calmé tant bien que mal son accès d’hilarité, et essuyé furtivement les larmes de rire emperlant ses yeux sombres. Redevenu lui-même, il m’adresse courtoisement un geste d’excuse.

— ‘Pardonnez-moi… Si j’avais douté un instant de la véracité de votre amnésie, voilà qui m’aurait convaincu sans peine…’

J’arque un sourcil interrogatif, sans rien dire. Il y répond d’un sourire chaleureux.

— ‘L’Ashakiel que j’ai connue n’aurait jamais énoncé pareil embarras devant un tiers. Votre aveu m’a… pris au dépourvu’, m’explique-t-il. ‘Pardonnez-moi, s’il vous plait.’

Je lui adresse un sourire crispé, bien décidée à ne pas le laisser m’embobiner si facilement.

— ‘Celle qui se tient ici aujourd’hui ne peut pas se permettre de continuer à baguenauder oisivement sur la province dont vous êtes responsable, Commandant’, reprends-je du même air pincé.

Il hoche la tête, puis croise les doigts sous son menton. Je réalise que depuis quelques minutes, ce n’est plus l’officier aux manières rudes et martiales qui se tient devant moi, mais l’homme, sensible, perméable, faillible.

— ‘Sur ce point, vous avez raison. Mais c’est un problème auquel je peux aisément remédier.’

Inspirant profondément, il reprend sans préambule son masque de Commandant habitué à être obéi. Et le ton incisif qui va avec.

— ‘Avant d’être portée disparue dans l’Archipel de Siel, vous étiez renommée en tant que Rôdeuse. Or, comme vous le soulignez, j’ai justement une province à protéger. Une vaste province, souvent troublée par des incursions élyséennes… et je manque de bras solides pour y maintenir la sécurité.’

Ses traits restent figés, mais son ton se fait plus doux en concluant sa pensée.

— ‘Patrouillez pour Morheim, Ashakiel. Je vous allouerai la même solde qu’à mes Archons. Ce n’est pas grand-chose mais vous pourrez survivre. Au moins le temps que je contacte quelques personnes de confiance. Des personnes qui pourront peut-être vous apporter des réponses.’

Je sens mon cœur faire un grand bond dans ma poitrine. Par les Quatre, je n’en espérais pas tant ! A-t-il conscience qu’il m’offre sur un plateau le moyen idéal de m’infiltrer ? De farfouiller partout sans attirer l’attention ? Evidemment que non… Mais je n’ai pas besoin de feindre le long soupir ravi qui m’échappe, non plus que le large sourire qui s’ensuit.

— ‘J’en serais honorée, Commandant.’, salue-je, trop consciente de mon regard brillant de satisfaction mal dissimulée.

— ‘Bien. Dans ce cas, nous avons une entente. Voyez avec Demirin pour votre affectation. Vous pouvez aller, Soldat.’

Je claque de nouveau des talons, cette fois avec un réel enthousiasme. Si j’avais su que ça serait si simple, je serais venue le voir plus tôt, et de mon propre gré. Je chantonne mentalement une petite ode à ma victoire inattendue, lorsque les rouages bien huilés de mon esprit m’alertent soudain sur un paramètre que j’ai négligé de prendre en compte. Un paramètre important.

L’image rémanente d’une silhouette hiératique inonde brusquement ma mémoire. Cette prise de conscience met brutalement fin à ma joie puérile. Je réalise que je suis coincée à Morheim pour un temps indéterminable. Coincée dans une ville que je désire, de toutes mes forces, fuir à tout prix. Parce que rester ici signifie courir le risque de recroiser l’inconnu rencontré à l’épicerie.

Je me sens devenir aussi pâle que la mort.

— ‘Et bien, je vous ai pourtant dit d’aller ! Qu’y a-t-il, Ashakiel ?’, me morigène soudain un Aegir agacé.

Je m’aperçois que je suis restée figée comme un piquet en plein milieu de la salle d’audience. M’reb th’sa… Moi qui déteste par-dessus tout être prise au dépourvu… Ce n’est décidément pas mon jour.

Mais quitte à jouer les écervelées, autant boire le calice jusqu’à la lie.

— ‘Commandant…’, commence-je, hésitante. ‘J’ai… croisé un asmodien, il y a peu. A l’épicerie. Ses traits… m’évoquent quelque chose. Mais je ne saurais dire quoi.’

Je n’ai pas non plus à feindre d’être perdue et mal à l’aise. Le souvenir gênant des prunelles écarlates plantées dans les miennes reste vivace dans mon esprit.

— ‘Un asmodien ? C’est plutôt vague comme description, Soldat’, se moque gentiment Aegir.

Je blêmis un peu plus sous le reproche informulé, le sachant justifié. Puis j’essaie de garder mon calme tout en rassemblant les lambeaux épars de mes propres souvenirs.

— ‘Pâle de teint et de cheveux, portant cuir et… bâton, je crois. Les yeux rouge sang. Le genre… déterminé. Pas commode.’

Je ne parviens pas à en dire plus. Rien qu’évoquer son image me colle l’envie dévorante de creuser un grand trou et de sauter dedans. Stupidement, j’entretiens l’espoir qu’Aegir me fiche à la porte en m’affirmant que ça ne lui dit rien et que je peux aller me faire pendre ailleurs.

C’est le cœur pétrifié d’effroi que j’entends le couperet s’abattre.

— ‘Ah ! Oui, je vois parfaitement. Utarius. Réputé pour sa ténacité, et très estimé pour ses compétences martiales. Patrouilleur irréprochable. Il est affecté à Salintus, ce me semble. Mais je suis surpris qu’il vous soit familier.’

Au bord de la panique, j’observe Aegir me considérer d’un air perplexe. Incapable de réfléchir, je lui lance la première chose qui me passe par la tête.

— ‘Sans doute une fausse impression de ma part’, balbutie-je, désespérée.

Sensible à ma détresse, il tente de me réconforter en affectant le ton ferme et doux qu’on emploie avec les très jeunes enfants.

— ‘Peut-être. Peut-être pas… Aucune piste n’est à négliger dans votre situation.’

Je l’écoute m’achever soigneusement dans l’intention louable de m’apporter son aide.

— ‘Je verrai s’il est possible de vous affecter ensemble, histoire de stimuler votre mémoire. Et maintenant, rompez, Ashakiel. Des affaires urgentes m’attendent’, me congédie-t-il.

Je me sens m’incliner, très raide, comme dans un rêve, et sortir sans plus rien percevoir du monde qui m’entoure. Mon esprit s’est détaché de ma chair, glacé d’un tel désespoir que je tremble de tous mes os derrière mes traits impassibles.

Affectés ensemble. Ah ah ah, la bonne blague. Parfois, le destin fait décidément preuve d’un sens de l’humour très approximatif. Mais le profond mépris que j’éprouve pour ma propre faiblesse m’empêche de savourer pleinement l’ironie de la situation.

Je tâche, tant bien que mal, de m’accrocher à la certitude que personne ne peut affirmer sans mentir que les épreuves qui jalonnent tout Exode ne sont qu’une mascarade vide de sens. Ma volonté d’ordinaire inflexible s’efface bien vite devant l’écho terrifiant des paroles d’Aegir.

‘Affectés ensemble…’

Si les Dieux possèdent un tant soit peu de pitié, ils ne m’infligeront pas souffrance aussi cruelle.

@ Laravissante, message personnel

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Filed under Un rifteur sachant wiper...

Pas grave, j’ai beaucoup ri, et j’ai quand même réussi à avoir mon screen… ^^

N’oublie pas : ne reste pas dans le coin quand tu casses un kisk. :p

Et au plaisir de te recroiser. ;)

Sha-sha